1- Favoriser l’émancipation des enfants et des jeunes, leur redonner la part de pouvoir qui leur revient légitimement
– Nous constatons une grande fracture socio-éducative
– Donner aux enfants et aux jeunes des outils pour être vu·es, entendu·es, écouté·es (expression, participation, contribution)
– Favoriser l’épanouissement des jeunes, et leur faire prendre conscience de l’importance de leurs actions au sein du groupe
– Leur donner envie de découvrir le monde et de s’y intéresser, que leur motivation soit intrinsèque et non contrainte
– Leur permettre de différencier croyance et connaissance en favorisant leur émancipation intellectuelle afin qu’iels soient pleinement autonomes et puissent développer leur esprit critique
– Respecter les envies, besoins et intérêts des enfants et jeunes avec lesquel·les nous travaillons
2- Favoriser l’accès aux loisirs pour toustes, sur et en dehors de l’aire d’accueil
– Faible accès aux loisirs par manque d’accessibilité lié à l’ancrage et aux difficultés financières
– Réticences des parents à laisser leurs enfants sortir sans un membre de la communauté par manque de confiance envers le monde des « gadjés » et en raison d’une difficulté pour transmettre l’autorité parentale
– Les familles ne souhaitent pas que les enfants participent à des activités en dehors de l’aire d’accueil car ils entretiennent beaucoup de méfiances : l’extérieur représente le danger à différents niveaux (discriminations pédophilie, attentat, contexte sanitaire, etc.)
– Développer des activités à court/long terme, variées et encadrées, sur et en dehors de l’aire
3- Favoriser l’accès à l’école
Le taux de scolarisation est extrêmement bas, pour plusieurs raisons :
– A partir de 13 ans, les enfants sont considéré·es comme des adultes et se voient porter des responsabilités tels que le ménage, le rangement, l’apprentissage d’un métier et les apprentissages scolaires sont trop abstraits, vastes et peu adaptés à leur besoins
– Les enfants vivent dans le présent et sont très spontané·es, il n’y a pas la notion d’avenir ; ce qui peut engendrer des difficultés d’adaptation aux contraintes temporelles de l’école
– Expériences antérieures de rejets à l’école
– Peur de l’acculturation, de voir leur identité culturelle évoluer et s’en détacher- Éloignement géographique des aires avec les écoles (difficultés pratiques de transports quotidiens sachant que les femmes n’ont pas le permis et que les hommes travaillent tôt le matin et tard le soir)
– Du fait de leur itinérance et de l’analphabétisation ; cela engendre des difficultés pour réaliser les démarches administratives liées à la scolarité.
– L’analphabétisation pose des difficultés d’intégration notamment au sein des classes correspondant à leur âge et peut représenter un frein à la scolarisation
– De plus, les enseignant·es, malgré leur bonne volonté n’ont pas les moyens d’assurer le suivi individuel nécessaire de ces élèves
– Face à ces constats et avant de penser l’accès à l’école, l’alphabétisation des enfants et des jeunes semble nécessaire:
- pour répondre à leurs besoins de lecture et d’écriture : leur permettre d’être autonomes dans les démarches quotidiennes (conduire, faire les courses, remplir les documents administratifs, lire la bible, etc.)
- afin de réduire l’écart d’âge et de niveau pour intégrer une classe :
– Lutter pour une liberté et une égalité réelle d’accès à l’école
– Faciliter les échanges entre les acteur·ices éducatif·ves et la communauté
– Favoriser des expériences positives à l’école, en accompagnant les enfants durant les premiers temps d’inclusion
4- Lutter contre toutes les formes d’oppression systémique
– L’arrivée de nouvelleaux enfants modifie fréquemment l’équilibre du groupe: des alliances entre anciens et des processus d’exclusion des nouveaux ont fréquemment lieu
– Les tâches et aptitudes sont très genrées: les filles vont par exemple être plus enclines à aider à ranger les locaux en fin de séance
– Les filles sont souvent victimes de remarques sexistes et de comportements sexualisés de la part des garçons
– Nous faisons face régulièrement à des comportements et des injures homophobes, grossophobes, racistes, etc.
– Accompagner les nouvelleaux pour qu’iels trouvent leur place dans le groupe.
– Promouvoir l’égalité de genre en s’assurant notamment que les tâches à accomplir soient équitablement réparties entre les enfants de genres différents
– Assurer une discussion constructive suite à des remarques ou des comportements sexistes, racistes, grossophobes et homophobes
– Accroître l’empathie en expliquant les émotions potentiellement ressenties par la victime d’un acte violent, discriminant ou excluant
5- Développer des actions qui favorisent la tolérance, le respect, la solidarité et la cohésion sociale
– Nous faisons face à des comportements physiques et/ou verbaux violents au sein du groupe
– Les enfants et les jeunes rencontrent des difficultés pour exprimer leurs émotions
– Les enfants et les jeunes rencontrent des difficultés pour travailler en collectif, pour écouter et se faire entendre
– Développer un espace et un moment propice à la discussion et à la verbalisation des émotions, des besoins et des envies
– Permettre aux enfants de conscientiser que la violence n’est pas un acte pour arriver à ses objectifs
– Véhiculer un message de non-violence, d’écoute et de respect de l’autre tout en favorisant la coopération entre les jeunes, de par notre posture et les règles collectives qu’on impose
– Permettre aux enfants de découvrir d’autres façons de canaliser leurs émotions, qu’iels développent leur confiance en soi
– Permettre la prise de responsabilité en répartissant des rôles aux enfants et aux jeunes durant les séances
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